L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme ( ASADHO) tiennent à l’élaboration d’une batterie des réformes permettant de développer une économie endogène RDC, base de ce que ces deux structures appellent ” la deuxième indépendance des congolais”.
C’est dans ce cadre qu’elles projettent la tenue, dans les tout prochains jours d’une grande conférence nationale sur la reconstruction et l’émergence de la République démocratique du Congo. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi 25 août 2023.
Selon le PCA de l’ODEP, le professeur Florimond Muteba, cette rencontre de grande envergure va aboutir à l’élaboration d’un programme de production des réformes contenu dans ce qu’on appelle un “livre blanc”, mais aussi à la création d’un mouvement social qui devra travailler pour la conquête de la deuxième indépendance de la RDC.
33 thèmes à débattre
” L’objectif principal de cette conférence est la production d’un livre blanc, véritable programme de production des réformes et des mesures concrètes en vue de construire en RDC un État de droit, des structures de service public et des structures économiques tenant à faire de la RDC un pays développé, moderne et démocratique”, a-t-il déclaré.
Et de poursuivre :
” Le premier mouvement national que nous connaissons a conduit à la première indépendance de la RDC. Il n’a rien donné. Nous allons créé un mouvement national qui va, lui, prendre en charge cette tâche de libérer le Congo de toutes les formes de domination qu’il connaît aujourd’hui et de mettre au centre le peuple congolais comme moteur, acteur et bénéficiaire du développement”.
Selon le numéro un de l’ODEP Florimond Muteba, 33 thèmes seront débattus au cours de ces assises. Toutes les questions d’intérêt national seront passées au peigne fin, avec à la clé des solutions pragmatiques. La question de la guerre à l’Est de la RDC sera parmi les priorités des priorités, a-t-il martelé.
Refondation de l’Etat
” L’une des grandes priorités serait la libération du Congo à l’Est. Comment est-ce que nous pouvons mettre fin à la guerre ? La conférence donnera des réponses. Les réflexions vont se faire. Vous pensez que si nous mettons 10 millions de congolais dans une marche paisible sur Kigali, ce dernier va encore exister ? Nous devons trouver les solutions les plus adaptées. Il n’est pas normal que nous continuons à avoir une ambassade du Rwanda à Kinshasa” , a souligné le patron de l’ODEP.
Pour Jean-Claude Katende, le “livre blanc” qui sera élaboré à l’issue de ces travaux va poser les bases de la refondation de l’Etat congolais dans les cinq secteurs que sont la gouvernance, le social, le secteur de production, la sécurité, la démocratie et les élections.
” L’avantage qu’il y a dans cette conférence est qu’on va permettre à tous les congolais, quel que soit le niveau, du moment où ils ont une expertise, d’y prendre part. Ce livre blanc va constituer en fait la base d’un nouveau Congo, le Congo qui sera porté par l’ensemble du peuple congolais. Le mouvement social qui va travailler pour la deuxième indépendance de la RDC ne sera pas politique. Ça ne sera pas un parti politique. Ça sera mouvement des citoyens qui veulent apporter leur contribution à la reconstruction de la RDC. Le premier critère des participants est l’expérience. Il s’agit des personnes qui ont déjà fait quelque chose dans leur vie, qui ont déjà travaillé quelque part”, a-t-il souligné.
La misère des congolais
Pour l’ODEP et l’ASADHO, à la base de l’initiative de la tenue de cette conférence figure le constat de la misère sociale dans laquelle croupissent des milliers de congolais, une misère qui s’avère actuellement plus aiguë qu’à l’époque de la domination coloniale.
Elles estiment que cette crise profonde témoigne de la faillite des “projets politiques” proposés au peuple congolais depuis 63 ans. D’où l’importance, soutiennent -elles, de la tenue de cette conférence visant la redéfinition de l’ensemble des rapports de la RDC avec le marché mondial et, surtout, un engagement dans de nouveaux rapports sociaux internes, en réorientant le surplus économique au profit des producteurs et en préservant les écosystèmes.
Molimo