L’ancien president de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo a adressé une lettre ouverte au Conseil de sécurité de l’ONU dans laquelle il accuse le Président Félix Tshisekedi de transmuer l’alternance démocratique chèrement acquise à la tête du pays “en une dictature autocenrre”, foulant ainsi aux pieds la Constitution et les autres lois de la République.
Au nombre des faits qui étayent son argumentaire, Corneille Nangaa cite principalement la restriction des libertés et drois fondamentaux, marquée par l’arrestation des journalistes et des opposants politiques.
Il évoque en outre, de façon diachronique, la nomination de trois membres de la Constitutionnels en violation des textes légaux, le changement de la majorité parlementaire en cours de mandat par des méthodes jugées policières et au prix de la corruption, l’instrumentalisation des institutions, de la justice et des services spécialisés à tous les niveaux, et enfin la tribalisation à outrance des institutions de la République et autres services de l’État.
“L’opposant et député national Chérubin Okende a été sauvagement assassiné
alors qu’il se trouvait dans les installations de la Cour Constitutionnelle. Un crime d’Etat
dont l’enquête piétine dans le but d’étouffer la vérité. À l’heure actuelle, Jean Marc Kabund A Kabund, député national, Salomon Idi Kalonda Della, Conseiller
Spécial du candidat Moïse Katumbi Chapwe, tout comme Mike Mukebay, l’un de
ses députés provinciaux, ou encore Barnabé Milinganyo et le Dr. Oly Olunga croupissent dans les geôles du régime”, a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : ” Les atteintes répétées aux droits humains et à la liberté de la presse par des menaces, interpellations et arrestations inquiètent et menacent la démocratie. Le cas du journaliste Stanis Bujakera Tshamala, correspondant de Jeune Afrique et
de Papy Okito Tema, éditeur du journal “Echos d’opinion” à Goma, arrêtés tous pour
des motifs indéfendables, place les professionnels des médias congolais et étrangers dans une autocensure préjudiciable à la déontologie du métier.
Les journalistes sont
espionnés, menacés et tabassés pour avoir joué leur rôle. Ces arrestations et brimades répondent en fait à une stratégie du régime Tshisekedi à jeter la terreur et la
peur à la presse en perspective de la fraude électorale à venir. Plusieurs acteurs politiques et des médias ont été contraints à l’exil pour échapper
au système de pensée unique qui s’y étatise”.
Parlant des massacres de Goma, Corneille Nangaa soutient qu’ils procèdent d’une politique d’extermination de la population de
l’Est de la RDC en prévision des échéances électorales. Il appelle les congolais à ne pas accepter un simulacre d’elections qui viendront perpétuer la misère sociale.
Ci-dessous télécharger la lettre ouverte
Molimo