Le media Africa Intelligence a publié une information selon laquelle le Procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde Mambu, vient d’acquérir un immeuble de luxe à Bruxelles, en Belgique, à un montant de 910.000 USD.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, ce 22 novembre 2024, le consortium le Congo N’est pas à Vendre (CNPAV) a indiqué que cette révélation soulève de sérieuses interrogations sur la gestion des patrimoines des personnalités
politiquement exposées (PPE) et des hauts fonctionnaires congolais.
Cette plateforme de la société civile estime que de telles acquisitions appellent à un examen rigoureux pour garantir que les responsables publics rendent des comptes sur l’origine et la légitimité de leurs biens.
Elle propose ainsi la création d’un Office national de recouvrement des avoirs criminels. Il aura pour mission de collaborer avec les partenaires internationaux pour retracer les avoirs dissimulés à l’étranger, d’agir en justice pour récupérer les biens mal acquis et les restituer au peuple congolais et prévenir les abus futurs en rendant toute tentative de profiter des gains de la corruption
juridiquement impossible.
Le CNPAV appelle la Banque Centrale du Congo (BCC) à assumer pleinement son rôle de supervision et de contrôle des banques commerciales, qui semblent de plus en plus complices des pratiques douteuses orchestrées par des acteurs politiques corrompus.
Ces derniers, martele le communiqué, utilisent des montages financiers douteux, comme des prêts fantaisistes, pour dissimuler des fonds provenant d’activités illicites. Cette situation contribue à maintenir la RDC sur la liste grise du GAFI, un signal alarmant pour l’économie nationale et l’image du
pays à l’international.
“L’exemple du contrat Equity BCDC, largement partagé sur les réseaux sociaux, illustre cette problématique. Comment expliquer qu’un fonctionnaire comme M. Firmin Vonde, dont le salaire est fixé dans le budget de l’État, ait pu obtenir un crédit de 750 000 dollars américains sur deux ans impliquant des mensualités astronomiques de 31 250 dollars ? Ces transactions réalisées sans garanties claires soulèvent des questions sur la transparence et les pratiques de cette banque. Ce cas est d’autant plus préoccupant dans un contexte de forte dévaluation du franc congolais face au dollar, qui accentue les inégalités et fragilise davantage l’économie nationale”, lit-on dans le communiqué
CNPAV appelle par ailleurs les pays de l’Union européenne, des Amériques, et toutes les grandes juridictions bancaires mondiales à redoubler de vigilance dans leurs contrôles de conformité. Chaque transaction immobilière ou financière impliquant des PPE originaires de pays où la corruption sévit doit faire l’objet d’un examen rigoureux des sources des fonds.
“Les institutions financières doivent appliquer strictement les obligations de vigilance renforcée ; les notaires et agents immobiliers doivent signaler aux autorités compétentes toutes les transactions suspectes. Les complices silencieux de ces pratiques, où qu’ils soient, doivent être tenus responsables”, martèle le communiqué.
Dans les recommandations, cette plateforme de la société demande à la Banque Centrale du Congo et la CENAREF d’ouvrir immédiatement une enquête indépendante sur l’origine des fonds ayant servi à l’achat de cet immeuble par le procureur général Firmin
Mvonde.
Cette enquête, souligne le communiqué, devrait inclure l’analyse de ses déclarations fiscales et patrimoniales,
ainsi que ses transactions bancaires récentes. Il martèle que les conditions dans lesquelles ce crédit a été octroyé doivent être examinées en détails et le cas échéant prendre des mesures adéquates et sanctionner les responsables.
Le CNPAV recommande en outre une enquête par les autorités belges sur la légalité et la source des fonds transférés depuis la RDC pour l’acquisition de cet immeuble. Il souligne que les institutions impliquées dans cette transaction doivent être soumises à une diligence renforcée.
Le communiqué conclut en rappelant que l’enrichissement illicite des responsables publics est une trahison des attentes des citoyens et une entrave majeure au développement du pays. Il indique qu’il est temps que la justice congolaise et ses partenaires internationaux fassent preuve de détermination pour lutter contre ce fléau.
Rédaction
Ci-dessous le communiqué