Dans une étude publiée samedi 20 mai 2023, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) pose un diagnostic aussi rigoureux qu’exhaustif sur le secteur agricole en RDC.
Pour cette organisation de la société, ce secteur s’est maintenu dans un rôle d’accompagnement d’autres secteurs, chose qui l’a plongé dans une crise chronique se traduisant par l’insuffisance de la production alimentaire, l’insuffisance de l’approvisionnement industriel d’origine agricole et la chute de la production agricole exportée.
Selon l’ODEP, les principales contraintes et problèmes non résolus durant les années de direction de l’Etat néo-colonial sont les suivants :
Sur le plan économique
- La détérioration des termes de l’échange des produits agricoles exportés ;
- La réduction du pouvoir d’achat des populations conduisant à un rétrécissement de la demande solvable ;
- La localisation inadéquate de la production par rapport aux centres de consommation entraînant des besoins de transports aériens, des prix rendus consommateurs élevés par la multiplication des ruptures de charges et des intermédiaires ;
- La dépréciation des infrastructures et l’insuffisance des moyens de transport, et surtout, la dispersion de la production ;
- La baisse de la production de l’agro-industrie consommatrice des produits agricoles.
Sur le plan institutionnel
- La croissance des fonctions bureautiques au détriment de l’appui technique ;
- La multiplication des mécanismes fiscaux;
- L’absence de politiques cohérentes d’encadrement, de formation et de recherche;
- Les expériences successives d’étatisation et de libéralisation qui ont désorganisé la production et la commercialisation;
- L’absence de données statistiques ;
- La mauvaise utilisation des ressources et le manque de concordance entre la période de déblocage des fonds et le calendrier agricole etc.
Au niveau des institutions financières
- La lourdeur administrative;
- Les longs délais de mise en place des prêts;
- Les taux d’intérêts non adaptés à la faible rentabilité des équipements;
- Les conditions sévères d’accès au crédit;
- Et le manque d’organismes spécialisés pour l’agriculture paysanne.
Au niveau des aides extérieures
- Le manque de coordination et la mauvaise définition des priorités.
Sur le plan technique
- L’insuffisance de coopératives en milieu rural ;
- Le niveau de formation insuffisant;
3.La dimension réduite des exploitations;
- Le manque d’outils et de moyens de préparation des sols;
- Les difficultés de commercialisation et de stockage;
- L’absence d’intrants;
- Une main d’œuvre essentiellement féminine ;
- Et Un faible rendement à l’hectare.
Au niveau des exploitations dites modernes et de l’agro-industrie
- L’absence d’investissements;
- L’abandon des plantations ;
- L’absence de cadres intermédiaires formés aux techniques modernes ;
- L’inorganisation de la profession;
- La vétusté et le vieillissement des équipements ;
- Et La mauvaise gestion.
Au niveau des intermédiaires
- L’insuffisance des moyens de transports;
- des prix non stimulants pour les agriculteurs ;
- Et les abus des acheteurs en position de monopole.
Clarin Cabrel