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Coup d’état manqué ou détournement de l’attention de la population au strict nécessaire ? ( Tribune)

D’entrée de jeu, il sied de fixer qu’un coup d’État manqué se produit lorsqu’un groupe de personnes tente de renverser le gouvernement en place, mais échoue dans leur tentative de prise de pouvoir. C’est notamment le cas avec le groupe d’assaillants qui a voulu déstabilisé les institutions congolaises (RDC) lors des opérations menées ce 19 mai 2024 à 4h du matin. Les questions à se poser ici, sont celles de savoir quelles sont les causes et les conséquences de ce coup d’état manqué ?

I. CAUSES DE CE COUP D’ETAT MANQUE


Il convient de souligner que les causes d’un coup d’État manqué peuvent être diverses, dans le cas de coup d’état manqué sous-examen, il s’agit des problèmes de planification, de manque de soutien populaire, d’une mauvaise
coordination des opérations etc.

  • Concernant la question relative à la planification et à la mauvaise coordination des opérations, il se pose un problème très sérieux de l’itinéraire, l’on se demande comment les gens qui veulent avoir le
    pouvoir, n’ont pas voulu se diriger directement au palais présidentiel (cité de l’OUA), n’ont pas voulu récupérer l’aéroport international de N’Djili et/ou l’aéroport de NDOLO, n’ont pas voulu siéger la chaine nationale, n’ont pas voulu encercler les camps militaires, mais ont plutôt préféré siéger le palais de la Nation ? Toutes ces questions nous poussent à affirmer qu’il s’agissait d’une mauvaise planification dans le chef des meneurs de ces opérations. Si ce n’est pas le cas, il s’agirait alors comme le soulignent certains individus, d’une pièce théâtrale.
  • Le manque de soutien populaire a joué un rôle crucial dans la tentative de coup d’État manqué d’aujourd’hui. Dans de nombreux cas, un coup d’État réussi repose sur la mobilisation d’un soutien populaire significatif pour renverser le gouvernement en place. Sans ce soutien, les conspirateurs peuvent rencontrer des difficultés à s’emparer du pouvoir. Ce manque de
    soutien populaire s’est manifesté de plusieurs manières. Tout d’abord, il
    s’est traduit par une faible participation ou un manque d’enthousiasme de la part de la population pour rejoindre le mouvement du coup d’État.
    L’absence d’un nombre important de partisans prêts à soutenir activement la tentative de renversement du gouvernement, les conspirateurs se sont retrouvés isoler et incapables de mobiliser les ressources nécessaires pour réussir et ce, en dépit des LIVES que le n°1 de ce groupe faisait…

II. CONSEQUENCES DE CE COUP D’ETAT MANQUE


Le coup d’État manqué de ce 19 mai 2024, peut engendrer quatre conséquences très sérieuses pour notre pays, il s’agit là des conséquences sur le plan politique, économique, social et diplomatique.

  • Sur le plan politique, l’échec de ce coup d’État peut conduire à des purges au sein de l’armée et du gouvernement, à des arrestations de suspects, à des mesures de sécurité renforcées et à une augmentation des tensions politiques.
  • Sur le plan économique, le coup d’État manqué d’aujourd’hui peut entraîner une instabilité financière qui ne dira son nom, il peut également entrainer une perte de confiance des investisseurs et une détérioration de l’économie.
  • Sur le plan social, cela peut entraîner des troubles civils, des manifestations et des divisions plus profondes au sein de la société. Déjà, ce matin, nous avons assisté à des manifestations des membres de parti au pouvoir d’un côté et de l’autre côté au soutien de quelques membres de l’opposition à ce groupe des assaillants. Choses qu’il faudra éviter.
  • Sur le plan diplomatique, ce coup d’état peut avoir des répercussions
    internationales, en affectant les relations diplomatiques, la réputation du pays sur la scène internationale et la confiance des partenaires internationaux.
    En outre, soulignons que ce coup d’État manqué peut également avoir des conséquences à long terme en affaiblissant la légitimité du pouvoir en place, en encourageant de nouvelles tentatives de prise de pouvoir et en sapant la
    confiance dans les institutions politiques. Il peut également conduire à une répression accrue de l’opposition, à des restrictions des libertés civiles et à une polarisation plus grande de la société. Or, en ce moment, nous devons rester
    soudés pour, non seulement préserver la paix, mais aussi relever les défis qui nous attendent.

Par BIDUAYA BEYA Jean, juriste et analyste politique

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