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RDC – Justice : Le ministère public a requis 20 ans de prison contre le pasteur Pierre Kas , il doit aussi ériger un monument en hommage à la lutte contre le mariage forcé

Le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe va rendre son jugement dans l’affaire du pasteur Pierre Kasambakana, pasteur de l’Église Primitive, au plus tard le 7 juin prochain.

L’annonce a été faite, au terme de l’audience de clôture des débats, ce lundi 27 mai. Le TGI / Gombe se dit suffisamment éclairé après avoir écouté les prétentions de toutes les parties.

Dans son réquisitoire, le ministère public a demandé que le pasteur Kas soit condamné à 20 ans de prison et qu’il soit prononcé la fermeture de son église en République démocratique du Congo. Il estime que cet homme constitue un danger et doit absolument être mis hors d’état de nuire.

Dans leur plaidoirie, les avocats de la LIZADEL qui s’est constituée la partie civile dans cette affaire ont exigé la condamnation de ce pasteur et du papa de la famille à des peines lourdes allant jusqu’à 20 ans de servitude pénale principale. À titre de réparation civile, ils ont demandé au Tribunal de les condamner à la construction d’un monument dédié à la lutte contre le viol et le mariage forcé à Kinshasa.

“Du fait que les droits des enfants ont été violé, la LIZADEL veut voir ce pasteur être condamné et déchu de sa qualité du ministre de Dieu. Pour la réparation civile, nous avons demandé à ce que les deux prévenus, Mr KasambaKana et Mr Mabiala Nzuzi soient condamnés à ériger un monument de 5 mètres dans la ville province de Kinshasa dans lequel on devra mettre les symboles de la lutte contre le mariage forcé et la lutte pour les droits des enfants”, a déclaré Me Liévin Kibangula.

Présentant leurs conclusions, les avocats de la défense ont demandé aux juges d’acquitter les deux prévenus car, estiment-ils, aucune de trois infractions mises à leur charge n’est établie. Ils postulent que la partie demanderesse a été incapable de prouver que la fille prise en mariage n’a pas encore atteint la majorité.

” Il n’y a jamais eu viol. La personne prétendue victime est une personne majeure. Il n’y a jamais eu mariage forcé. Nous avons plaidé l’acquittement de nos clients. Le droit pénal est un droit de stricte interprétation. C’est un droit qui ne laisse pas la marge aux tâtonnements. Et dans le cas d’espèce, il a été démontré qu’on ne fait pas la preuve de l’âge par le bulletin scolaire. La loi dit qu’on fait la preuve de l’âge avec l’acte de l’État civi et à défaut de celui-ci par une expertise médicale. Rien de cela n’a été fait pour contredire l’âge de la fille. Les conditions légales su mariage n’ont pas été reunies. Ce qu’il y a eu comme cérémonie au niveau de l’église ça n’a aucune solennité. Ça ne ressemble pas au mariage conformément à la loi”, a soutenu Me Octave Kutumba Wa Kutumba.

Rappelons que le pasteur KasambaKana Pierre est accusé d’avoir épousé de force une mineure, membre de son église. Il est poursuivi en participation criminelle avec le papa de la fille, Mabiala Nzuzi, pour trois chefs d’accusation, à savoir le harcèlement sexuel, l’atteinte aux mœurs et la participation au mariage forcé.

La justice s’est saisie de cette affaire après que les images de ce pasteur aux multiples épouses dont la dernière jugée mineure ont commencé à faire le buzz sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation de plusieurs internautes, lesquels, en commentaire, exigeaient que cet homme d’église soit déféré aux instances judiciaires.

Israël Kuku

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