La société civile congolaise engagée dans la promotion de la bonne gouvernance et de la transparence dans le secteur environnemental a vivement dénoncé le passage en force observé lors de la cérémonie de remise et reprise organisée, selon elle, de manière précipitée au Fonds forestier national (FFN).
L’événement, intervenu ce vendredi entre le Directeur général intérimaire Assani Ongala Hassan et l’ancien DG Honoré Mulumba Kalala — suspendu auparavant pour détournement de fonds — fait suite à un arrêté ministériel de réhabilitation signé par la ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle économie du climat.
« Des individus non identifiés se sont introduits, tôt le matin, dans l’enceinte du FFN pour forcer la tenue de cette remise et reprise, en exécution de l’arrêté ministériel n°005/CAB/MIN/EDD-NEC/MNN/KNB/dld/10/2025 du 28 octobre 2025 », déplore la société civile dans un communiqué.
Pour ces acteurs, cette démarche s’est opérée en dehors de toute procédure légale, alors même qu’une instruction judiciaire demeure en cours au parquet général près le tribunal de grande instance de la Gombe.
Ils estiment que cette action constitue à la fois une entrave au travail de la justice et une violation du principe de l’État de droit, rappelant que le dossier impliquant M. Mulumba reste pendant.
La société civile environnementale met en garde contre toute tentative d’intimidation ou de manipulation visant, selon elle, à étouffer l’enquête ou à faire disparaître des éléments de preuve relatifs aux irrégularités de gestion dénoncées par la Cour des comptes.
« Nous appelons la Première ministre à ordonner sans délai la suspension de cette remise et reprise jusqu’à la clôture complète de l’instruction judiciaire », peut-on lire dans la déclaration.
Par ailleurs, elle exhorte la ministre de l’Environnement à surseoir à l’exécution de son arrêté, afin d’éviter tout dérapage administratif susceptible d’envenimer la situation au sein de cette institution publique.
Dans le même esprit, la société civile demande aux services de sécurité affectés au FFN d’assurer la protection des installations et du personnel contre toute forme de pression ou d’ingérence.
« Nous invitons également les partenaires techniques et financiers à demeurer vigilants face à cette situation, qui pourrait nuire à la crédibilité de la gouvernance environnementale de la RDC, à la veille de la COP30 », a averti la société civile.
En conclusion, elle réaffirme sa détermination à défendre la transparence, la justice et la redevabilité dans la gestion des fonds publics dédiés à la préservation des forêts congolaises et à la lutte contre le changement climatique.
SKB








