L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a publié une étude, ce jeudi 25 mai 2023, sur la rationalisation de la gestion des investissements publics en RDC. Cette dernière démontre les faiblesses des programmes et politiques des investissements mis en place en RDC des années 1979 à ce jour.
L’étude souligne principalement, dans les recommandations, la nécessité, pour le gouvernement congolais, de se doter d’un cadre juridique rénové et cohérent sur la programmation des investissements en vue de renforcer leur gestion, ainsi accroître la croissance et promouvoir le développement durable.
Cette organisation de la société civile estime par ailleurs que le préalable important, si la RDC veut tourner le dos à six décennies de mauvaise gouvernance financière, est le retour à la programmation pluriannuelle et au processus de planification centralisée.
Outre la nécessité d’un cadre juridique rénové pour une gestion efficace des investissements publics et celle d’assurer la cohérence dans la gouvernance aux niveaux national, provincial et local, l’ODEP insiste sur l’importance d’intégrer l’analyse des risques liés aux catastrophes naturelles et aux effets liés au changement climatique dans le processus de gestion des investissements publics.
L’étude affirme qu’il n’y a pas eu de volonté politique suffisante pour améliorer véritablement l’allocation des investissements publics des années 1979 à ce jour. Elle démontre que la programmation et l’exécution des investissements publics en RDC se sont heurtées à de difficultés suivantes :
1. La mauvaise identification et préparation des projets ;
2. La prolifération des projets immatures ;
3. Les ingérences politiques excessives dans la sélection et le financement des projets ;
4. La faiblesse de la gestion et de la supervision ;
5.Le laxisme et les abus en matière de passation des marchés ;
6. La coordination insuffisante entre les bureaux des projets, les financiers et les usagers, provoquant gaspillage, doubles emplois et mauvais choix en matière d’équipements ;
7. Le mépris des priorités du Programme des investissements publics (PIP) dans l’affectation des ressources budgétaires ;
8. L’incertitude quant aux capacités de financement des entreprises publiques ;
9. Le manque de crédits pour financer les coûts récurrents d’exploitation et d’entretien des projets ;
10. Le mauvais emploi des trop rares ressources financières disponibles ;
11. La faiblesse des institutions ;
12. Et le refus par l’Etat de donner au PIP la prééminence dans l’affectation des ressources publiques d’investissement.
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L’ODEP salue le fait qu’un projet de décret sur la programmation des investissements publics soit actuellement en examen, sur la table du premier ministre, après le travail abattu là-dessus par les ministères du Plan, du Budget et des Finances.
Pour cette organisation de la société civile spécialisée dans le contrôle citoyen, dans l’ordre de priorité, si le gouvernement congolais ne veut plus continuer à naviguer à vue, la signature et la publication du décret portant gestion des investissements publics s’impose.
Elle souligne que la signature et la publication de ce décret devraient intervenir avant même que la proposition de la loi des finances 2024 soit proposée au Parlement.
Ci-dessous l’étude
Molimo