Dans une étude rendue publique, jeudi 15 juin 2023, l’Observatoire de la Défense Publique (ODEP) fait des propositions pour une construction industrielle et économique endogène, indépendante, auto-centrée et auto déterminée en RDC.
Cette plateforme de la société civile fustige le fait que l’import substitution soit la principale orientation de l’industrie congolaise qui est très consommatrice de devises, notamment pour importer des biens d’équipement, assurer le transfert des dividendes et des rémunérations des cadres expatriés ainsi que les importations des matières premières et d’intrants divers.
Dans son bref diagnostic, l’ODEP estime que les diverses interventions de l’Etat dans le secteur industriel relèvent des divers départements et organismes mal coordonnés entre eux.
Il fustige aussi la quasi inexistence des sources de financement de l’industrie en RDC, mais aussi le fait que l’industrie congolaise ne soit pas au service de l’agriculture.
Ci-dessous les contraintes énumérées par l’ODEP qui bloquent le développement de l’industrie congolaise :
1. Les programmes d’enseignement supérieur non adaptés aux besoins du pays ont besoin des créateurs et des promoteurs nationaux d’entreprises ;
2. Les mauvaises liaisons de télécommunication, le mauvais état du réseau routier, de même que les nombreuses déficiences du système de transport faisant supporter à l’industrie des coûts élevés en raison des délais d’acheminement, de la fréquence des pertes, des vols et des détériorations ;
3. Une mauvaise politique énergétique laissant subsister des déséquilibres entre la production et la distribution de l’énergie ;
4. Le manque de soutien aux entreprises créées et gérées par les congolais ;
5. La concentration de l’administration économique dans la capitale défavorisant les entreprises localisées à l’intérieur du pays ;
6. Une agriculture ne produisant pas assez pour les besoins de l’agro-industrie ;
7. Le marché intérieur congolais est resté très étroit faute d’un transfert d’une bonne partie du surplus économique en direction du monde rural où il fallait créer des revenus afin d’étendre le marché du secteur industriel ;
8. Et la concentration des activités industrielles à Kinshasa, Katanga et le Bas-Congo.
A en croire l’ODEP, les conséquences de ces structures économiques pour le pays et pour le peuple sont les suivantes :
1. Une disparité trop grande les revenus et les salaires ;
2. Une étroitesse du marché de consommation locale indispensable à l’industrialisation du pays et à son développement global ;
3. Des graves problèmes sociaux : Exode rural des jeunes et vieillissement des campagnes, urbanisation insuffisante, insuffisance également de services sociaux, chômage, sous-emploi, malnutrition, logement insalubres, maladies endémiques, etc. ;
4. Concentration de la croissance dans quelques secteurs non prioritaires au détriment des secteurs primaires et secondaires ;
5. Dépendance financière et technologique de l’extérieur en raison du rôle important laissé à l’investissement étranger dans l’exploitation des ressources naturelles destinées aux marchés extérieurs et dans les infrastructures d’appui à cette exploitation ;
6. L’exportation des capitaux par l’importation des matières premières et des biens d’équipement, le service de la dette et le transfert des profits aboutissant en définitive à des sorties nettes de capitaux.
Ci-dessous l’étude
Molimo