La RDC a célébré, vendredi 30 juin 2023, le 63 ème anniversaire de son accession à l’indépendance. Pour quel bilan ? Répondant à cette question au cours d’une interview accordée à la rédaction de DROIT & FINANCES.CD, dimanche 2 février, le politologue Michel Bisa Kibul estime qu’on ne peut pas véritablement parler de l’indépendance en RDC, aussi longtemps que le pays demeura faible en interne.
Pour ce professeur à l’Université de Kinshasa, en 63 ans, les occidentaux ont réussi à transformer les dirigeants politiques congolais en esclaves d’en haut et la population en esclave d’en bas.
” Le occidentaux ont tout fait pour transformer beaucoup de nos dirigeants en esclave d’en haut et la population en esclave d’en bas. Certes, de 1960 à ce jour, nous avons eu quelques congolais exceptionnels comme Kimbangu, Lumumba, Kasavubu, Mamadou Ndala, Denis Mukwege, Muyembe Tamfum…Mais dans la majorité, notre élite a été au service des occidentaux”, a-t-il fustigé.
Et au professeur Michel Bisa de poursuivre : ” De 1960 à ce jour, nous avons eu une classe politique insouciante, prédatrice et qui a fait ce que nous avons appelé la vampirisation de l’Etat. Conséquences, les richesses du pays n’ont pas profité aux congolais. Nous avons eu une classe dirigeante qui se comporte comme les travailleurs des occidentaux. Dans cette situation, on ne peut pas se considerer comme réellement indépendant”.
A titre de perspectives, ce spécialiste de la gouvernance foncière opine que pour parler de son indépendance effective, la RDC doit avant tout être forte en interne, avoir de la souveraineté scientifique et alimentaire, ainsi qu’une armée forte.
” Lorsqu’on doit combattre l’excellence, les valeurs et le travail, on n’est pas en train de construire un pays développé, un pays réellement indépendant. Si nous voulons être réellement indépendant, nous devons responsabiliser aux postes de décision, les hommes pétris des compétences intellectuelles et des valeurs éthiques et morales. Le travail, l’éthique et l’excellence, doivent remplacer le militantisme”, a-t-il déclaré.
Parlant du favoritisme, du clientélisme et d’autres vices anti-meritocratie qui rongent la RDC, le professeur Michel Bisa dit avoir recensé, de 1960 à ce jour, 317 familles biologiques qui gouvernent dont 67 depuis le début du régime du président Tshisekedi.
Il a profité de cette interview pour attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur une forme de Balkanisation qui, selon lui, est en train d’être instituée en RDC, une balkanisation non pas territoriale, mais plutôt culturelle et économique.
Molimo