Le Centre de recherche en finances publiques et développement local ( CREFDL) prend acte des observations de la CENI en rapport avec son étude publiée le 15 janvier 2024 sur la gestion des fonds alloués aux opérations électorales en République démocratique du Congo ( RDC), mais dit qu’il n’y a pas matière à revoir son contenu.
Dans un communiqué publié ce mercredi 7 février, cette structure dit noter quelques éléments qui clochent dans la réaction de la centrale électorale. Elle encourage ainsi le contrôle de la CENI annoncé par l’inspection général des Finances ( IGF) et souhaite qu’un rapport global de cette mission soit rapidement publié.
Loin de reculer, le CREFDL envisage de publier dans les prochaines heures, sur son site Internet, les observations de la CENI et de MIRU system, en annexe de son rapport final.
Analysant la réaction de la CENI du 1 février dernier dans les détails, CREFDL relève des similitudes avec la lettre lui adresée par la société MIRU SYSTEM qui a fourni les dispositifs électroniques de vote ( DEV) à la RDC. Il soutient que tout porte à croire qu’il s’agit de l’oeuvre du même auteur ou des deux auteurs qui donnent les réponses concertées.
Avant de clore son propos, cette organisation de la société civile affirme que le contrôle citoyen des fonds alloués aux élections va se poursuivre. La CENI est ainsi invitée à faire preuve d’ouverture et de transparence pour permettre à la RDC d’ameliorer sa cotation.
Rappelons que dans son rapport, CREFDL avait conclu à une mauvaise gestion des fonds alloués à la CENI pour l’organisation des élections du 20 décembre 2023. Pour cette structure, la CENI avait commandé 33.000 Dispositifs électroniques de vote ( DEV), pour un coût de 109.869.726 USD.
Elle a aussi soutenu que sur les 54 marchés publics passés entre 2021 et 2023, 83% l’ont été en procédure de gré à gré, au grand mépris de la législation en la matière.
Selon CREFDL, la CÉNI a utilisé 10,6 millions au titre de budget des “interventions économiques, sociales et culturelles”, servant à financer des ONG et à rémunérer.
Dans réaction, la centrale électorale a rejeté en bloc ces accusations. Elle dit avoir passé les marchés publics en toute l’égalité. La CENI dit par ailleurs n’avoir commandé que 26.250 DEV, pour un 37.458.750 USD ; et depensé que 101.334, 98 USD lui accordés pour pour la ligne budgétaire “interventions économiques, sociales et culturelles”, par la Loi des finances pour l’exercice 2022.
ML