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RDC – Affaire 10 milliards $ de dette publique : Selon le député Éric Tshikuma, l’Etat a recouru a l’endettement pour financer des projets porteurs de croissance solide

Selon les données de la Direction Générale de la Dette Publique ( DGDP), la dette publique de la RDC a franchi la barre de 10 milliards USD en avril 2024, en raison de 6 milliards $ de dette internationale et 4 milliards $ de dette interne. Une situation qui souleve une vive polémique dans l’opinion.

Intervenant ce jeudi 11 avril 2024 à l’émission “dialogue entre congolais”, sur la Radio Okapi, le député national Éric Tshikuma a précisé que l’endettement en soi n’est pas mauvais pour un pays. Surtout lorsqu’il sert à financer les projets développement comme c’est le cas pour la RDC où il a permis de financer notamment le projet de 145 territoires (PDL-145 T).

L’endettement n’est pas mauvais en soi car l’État peut recourir à cela pour pouvoir lancer des projets porteurs de croissance solide, durable et en même temps lancer le développement du pays en créant les conditions de richesse. Lorsqu’on regarde les cinq pays les plus riches, ce sont les pays les plus endettés du monde. Seulement ces dettes servent à développer leur pays. Nous travaillons avec des partenaires multilatéraux. Ces bailleurs de fonds ne vont pas tolérer que les conditions de mise en œuvre des projets ne soient pas respectées, sinon la RDC serait mal réputée et ne bénéficierait pas d’un autre endettement”, a déclaré ce spécialiste des questions économiques.

DANS 3 ANS, LES PROJETS FINANCÉS PORTERONT DES FRUITS

Et de poursuivre : ” Le projet de développement local de 145 territoires touche à des secteurs socio-économiques à partir de la base. Dans trois ans, on va voir ces projets porter des fruits quand bien même aujourd’hui les gens ne le sentent pas encore. Il y aura des effets qui se feront ressentir avec le temps. Nous voyons donc combien l’endettement peut être bénéfique pour une nation”.

Pour le député national Éric Tshikuma, au-delà du PDL-145 T, le service de la dette contribue également à financer les travaux de construction ou de réhabilitation des routes d’intérêt national.

Une fois ces routes achevées, elles permettront à ce que la RDC puisse s’engager vers le développement.
C’est le cas de la route Kisangani-Béni ; Kananga-Mbuji Mayi; Mbuji-Mayi-Bukavu; Bukavu-Goma. Des routes nationales vont être rahabilitees pour permettre la fluidité des opérations économiques, ce qui facilitera le commerce et la circulation de gens car ces routes vont contribuer en termes d’infrastructures qui sont créatrices de croissance. Au finish, le tissu économique sera solidifié”, a-t-il martelé.

VEILLER À LA QUALITÉ DES INVESTISSEMENTS

Dans le chapitre de la santé, le député national député national Eric Tshikuma a parlé notamment des hôpitaux et centres de santé construits et réhabilités. Même chose pour le secteur de la santé où il évoqué des écoles construites et réhabilitées à travers le pays grâce à la dette publique.

Eric Tshikuma a cependant précisé que l’Etat congolais n’a jamais contracté des dettes pour payer le salaire des enseignants qui est financé par le Trésor public. Cela rentre dans le cadre des charges régaliennes du Gouvernement qui sont supportés par le budget de l’État, a-t-il souligné.

Au cours de cette émission, le député national Eric Tshikuma avait pour co-debatteurs Lem’s Kamwanya, analyste économique et Florimond Muteba, Président du Conseil d’administration de l’Observatoire de la Dépense Publique ( ODEP).

VIVEMENT LE RESPECT DU PROCESSUS PLANIFICATION, PROGRAMMATION, ÉVALUATION ET SUIVI

Dans son intervention, le professeur
Florimond Muteba a d’entrée de jeu déploré le dysfonctionnement du processus de planification, programmation, évaluation et suivi en République Démoctatique du Congo.
Tout en admettant que la dette n’est pas mauvaise en soi, le numéro un de l’ODEP a cependant émis le doute quant à la qualité des investissements qu’elle finance qui, selon lui, ne conduiront pas au retour sur investissements.

On doit savoir comment s’endetter. Il faut veiller à l’endettement de qualité qui va de la programmation jusqu’à la mise en œuvre du projet. Il y a des dettes qui ne sont pas porteuses de croissance. Le cas du programme de 100 jours”, a-t-il fait remarquer.

Prenant la parole, Lem’s Kamwanya a insisté sur l’aspect intérêts que génèrent une dette publique. Il a plaidé pour le renforcement de la lutte contre la corruption, mais aussi pour la nécessité de veiller que les fonds reçus à titre de dette ne finissent pas dans les poches des individus.

On doit se poser la question sur la qualité des dépenses publiques qui sont financées par cette dette publique. Mais si cet argent est détourné ou dilapidé suite à la corruption, l’argent qui a été endetté n’arrive pas à financer les projets pour lesquels il a été contracté. Il faut ainsi veiller à ce que cet argent ne finisse pas dans les poches des individus“, a conclu cet analyste économique.

Molimo

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