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RDC – Bombardement des camps des déplacés : les 35 civils tués inhumés ce mercredi 15 mai au mémorial de Kibati

Les 35 civils tués lors du bombardement aux camps des déplacés de Lushagala, Lac-vert et Mugunga, dans la province du Nord-Kivu, ont été inhumés l’après-midi de ce 15 mai au cimetière de Kibati, situé à 14 km de Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Âmes abattues, tristesse au comble, des cœurs meurtris, telle est l’atmosphère qui a régné ce jour à Goma. Le soleil s’est attristé également en ce jour où les dépouilles de 35 civils arrachés brutalement à la vie par un bombardement orchestré par l’armée rwandaise sous couvert du M23 vendredi 3 mai dernier, ont été portées en terre.

C’est à l’esplanade du stade de l’Unité que les corps sans vie de 35 congolais, contenus dans des cercueils blancs, recouverts du drapeau du pays, ont été exposés pour les derniers hommages en présence des membres des gouvernements central et provincial du Nord-Kivu, des citoyens et des familles éplorées.

Présents à ces obsèques, des membres des organisations de la société civile et des mouvements citoyens n’arrêtaient pas de brandir des calicots, banderoles, pancartes et autres visuels portant des messages de dénonciation des massacres perpétrés aux camps des déplacés au Lac-vert, Lushagala et à Mugunga par l’armée rwandaise, et d’appel à la justice pour ces 35 citoyens fauchés, parmi lesquels 22 enfants.

Des membres du gouvernement central ont fait leur entrée au stade de l’Unité en tenue noire, rehaussée d’une écharpe rouge au cou. Il s’agit notamment de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, Modeste Mutinga, ministre des Affaires sociales et de Fabrice Puela, ministre des Droits humains, pour ne citer que ceux-là.

Une dépêche de la présidence sur X, indique que le président de République, Félix-Antoine Tshisekedi se solidarise avec les familles des victimes, tout en jurant de tous les vœux une sanction pour les coupables de cet acte, lequel il qualifie de crime de guerre.

“Le Chef de l’État s’associe à la Nation toute entière pour rendre hommage à tous ces innocents victimes de la guerre d’agression du Rwanda : nous n’oublierons jamais nos compatriotes disparus et les coupables payeront pour ces crimes de guerre “, lit-on dans cette dépêche.

Des tons s’étaient levés pour exprimer l’indignation face à cet acte ignoble. Modeste Mutinga, ministre des Affaires sociales, fulmine : “Trop c’est trop. Ça doit cesser et ça va cesser. Le président de la République ne ménage aucun effort pour que la paix revienne dans cette partie de la République… Que ce deuil réveille en nous une dynamique de solidarité nationale. Soyez rassurés que vous n’êtes pas seuls. Il est clair que la barbarie et les actes criminels perpétrés par Paul Kagame ne resteront pas impunis[…]”.

Même son de cloche pour le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, qui écrit sur son compte X : “[…] En plus des enfants, des parents qui laissent des orphelins et des familles durement éprouvées. Dans un élan national nous leur avons rendu hommages aux côtés de leurs familles et de la population de Goma non sans un sentiment de colère. Leur sang crie vengeance !!!”.

Fabrice Puela, ministre des Droits humains a fait savoir dans son allocution que : “[…]Cette guerre impitoyable imposée par le Rwanda ne restera pas impunie, oui trop c’est trop”.

Pour sa part, la Première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, via son compte X, ne jure que sur la sanction à l’encontre des auteurs de cet acte, avant d’exprimer sa compassion aux familles des victimes.

“Cette tragédie fait resurgir le souvenir douloureux et les cicatrices laissés par de nombreuses années d’une guerre d’agression injuste menée par l’armée rwandaise en RDC. Rien ne peut justifier ces crimes graves. On ne peut pas regarder ce qui est arrivé à Mugunga et ne pas crier justice. Il faut que justice soit faite. Je m’associe profondément à la douleur des familles de victimes, à leur peine et à leur colère.
Jamais nous ne les oublierons. Jamais cette barbarie ne restera impunie”, a-t-elle écrit.

2,6 milliards de USD sollicités pour voler au secours des déplacés!

En effet, dans un briefing en marge des obsèques des 35 civils tués durant le bombardement, le ministre des Affaires sociales, Modeste Mutinga a fait état d’une nécessité en assistance humanitaire dans le camp de Mugunga.

“Nous dénombrons 3 millions de déplacés dans l’ensemble du Nord-Kivu, ainsi que 7000 ménages rien que dans le camp de Mugunga. Un total de 450 tonnes de vivres et de biens non alimentaires ont été apportées à des fins d’assistance humanitaire”, a-t-il déclaré.

Et de poursuivre: “Sur le plan international, un plaidoyer est en cours pour obtenir 2,6 milliards de dollars, dont 10 % ont déjà été obtenus. La reprise de l’assistance est proche et devrait s’étendre jusqu’en Ituri”.

En outre, le ministre Mutinga a relevé que “La crise humanitaire en République démocratique du Congo est considérée comme la plus complexe. Partout, les sinistrés ne demandent qu’une chose : le retour à leur milieu d’origine, le retour à la paix”.

En définitive, des actions concrètes sont vivement souhaitées en vue de débouter tous ces hors la loi qui s’évertuent à dicter leurs lois dans la partie Est de la RDC, mettant en péril la vie de plusieurs habitants dans ces régions.

Youss Shukrani

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