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RDC : L’AETA et CREFDL exigent le vote d’une loi Anti-corruption et la création d’un Tribunal spécial anti-corruption

À travers un communiqué rendu ce jeudi 23 mai 2024, la plateforme Agir pour les Élections Transparentes et Apaisées ( AETA) et le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local ( CREFDL) ont exigé le vote d’une loi spéciale anti-corruption et la création d’un Tribunal spécial anti-corruption en République démocratique du Congo.

Ces organisations de la société civile ont aussi plaidé pour la révision du Code pénal congolais afin de redéfinir les éléments constitutifs de l’infraction de corruption et de renforcer les peines.

Elles estiment par ailleurs qu’il est hyper important, dans la perspective de l’eradication de la corruption en RDC, de renforcer les mesures de prévention et de répression par le pouvoir public.

Il sied de souligner que l’AETA et CREFDL sont arrivés à cette conclusion après une ala peigne fin tous les actes de corruption qui ont émaillé le processus électoral dernier en RDC, de l’organisation des dernières élections générales en décembre 2023, jusqu’aux élections du second degré, l’installation des animateurs des Assemblées provinciales et de la chambre basse du Parlement.

Ils relèvent que le comportement des acteurs politiques durant ce processus a détruit l’image du pays à l’intérieur tout comme à l’extérieur. Au nombre des actes de corruption enregistrés, ces structures notent la remise des cadeaux aux électeurs favorisant un clientélisme électoral, le monnayage des votes par les grands électeurs, le versement des potes de vins aux membres de la CENI et bien d’autres.

Pour l’AETA et CREFDL, cette corruption électorale constitue un véritable frein au développement de la RDC. L’avenir des générations futures sera compromis étant donné que toute tentative de réforme visant à améliorer le bien-être collectif pourrait être bloqué par les élites politiques au niveau institutionnel.

Ces structures indiquent qu’à la suite de cette corruption à grande échelle, le financement des investissements publics se fera sur base de la motivation politique et de la géopolitique sans tenir compte de la démographie de la population. Suite à la mauvaise qualité des élus, ont-elles écrit, le pays assistera à la l’inefficacité du contrôle de l’action du gouvernement central, provincial et des entités territoriales decentralisées.

Les autres conséquences évoquées par l’AETA et CREFDL sont la création des entités ad hoc pour gérer les fonds d’investissement public en violation du cadre réglementaire, l’accroissement de la pauvreté en milieux ruraux, provoquant un exode massif des populations vers les milieux urbains, la capitalisation des institutions et la prise en otage de la population par un clan.

Pas seulement. Les autres situations éventuelles auxquelles la RDC peut être confrontée du fait de la corruption électorale sont, l’affaiblissement de la capacité du gouvernement à satisfaire les besoins fondamentaux des citoyens, l’attribution des postes sur fonds du clientélisme et du népotisme sans tenir compte de la méritocratie.

L’AETA et le CREFDL préviennent in fine sur le risque de bradage des ressources naturelles, de l’opacité des procédures des marchés publics et des contrats de partenariat public-privé, de l’accroissement du détournement des deniers publics, l’abandon des projets sociaux, l’insécurité alimentaire et la prolifération des groupes armés.

Molimo

Ci-dessous le communiqué

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