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RDC : La famille de Chebeya compte saisir la justice pour l’organisation d’un procès contre Joseph Kabila

La famille de Floribert Chebeya, ancien directeur exécutif de l’Asbl Voix des sans voix ( VSV) tué en 2010, compte saisir la justice pour obtenir un procès contre l’ancien président de la République Joseph Kabila et le commandant de la police de l’époque des faits John Numbi.

C’est Anny Chebeya, femme de cet activiste des droits de l’homme, qui l’a dit au terme de la cérémonie d’inhumation de la dépouille de son mari, mercredi 29 mai 2024, dans un mausolée érigé dans la commune de la N’sele.

“Pour nous, la famille, avons su que c’est Kabila et John Numbi qui ont donné l’ordre pour assassiner Floribert Chebeya et son chauffeur qui est mon grand frère Fidèle Bazana. Les enfants et moi sommes dits que maintenant, nous devons rentrer au pays pour demander que Kabila et John Numbi, les commanditaires, soient arrêtés, jugés et sanctionnés. Ils ne sont pas au dessus de la loi”, a-t-elle déclaré.

Elle remercie les autorités pour avoir autorisé que la dépouille de son ex-mari Floribert Chebeya soit exhumé pour être enterrée au mausolée construit en son honneur. Un début important qui doit débouché aux sanctions des auteurs de ces tueries, a martelé cette femme.

Floribert Chebeya, directeur exécutif de la VSV et membre de l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et Fidèle Bazana, son chauffeur et également membre de la VSV, ont été tués le 1er juin 2010, alors que Chebeya était sorti pour répondre à une invitation au Commissariat général de la Police.

Leur assassinat a suscité un tollé généralisé tant dans l’opinion nationale qu’internationale. C’est ainsi qu’un procès a été ouvert et qi abouti à un jugement rendu en 2015, qualifié de “parodie de justice” par plusieurs organisations de la société civile.

Quelques années plus tard, les arrestations de Christian Ngoy Kenga Kenga en septembre 2020 et de Jacques Mugabo en février 2021, ainsi que les révélations, en février 2021, d’Hergile Ilunga et Alain Kayeye, deux policiers actuellement en exil apparaissant comme deux exécutants de ces crimes, avaient permis la réouverture du procès, qui s’est tenu de septembre 2021 à mars 2022.

Siégeant en appel dans cette affaire, la Haute Cour militaire a rendu son verdict, le 11 mai 2022.
Elle a ainsi condamné le colonel Christian Ngoy Kenga Kenga à la peine capitale et le sous commissaire Jacques Mugabo à 12 ans de prison ferme.

Le major Paul Mwilambwe Londa, considéré comme principal témoin des faits et de retour en République démocratique du Congo (RDC) après plus de dix années de cavale, a, quant à lui, été acquitté en raison de son témoignage clé dans cette affaire.

Entre temps, le général John Numbi Banza Tambo, ancien bras droit de l’ex-président de la RDC Joseph Kabila et inspecteur général de la Police nationale congolaise (PNC) au moment des faits, considéré comme le commanditaire de ce double assassinat, reste à ce jour en fuite.

ML

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