Les avocats de la partie civile opposé à des assaillants accusés d’avoir perpétré un coup d’État le 19 mai dernier ont présenté leurs conclusions au cours de l’audience ce lundi 26 août. Suivant celles-ci, les accusés devront verser 250 millions USD de dommages et intérêts à la RDC.
Les avocats de la partie civile RDC, intervenant en premier, ont demandé le versement de cette somme ce, en réparation des préjudices subis par l’État congolais. Pour l’avocat Felly Kalema, il est difficile de chiffrer précisément l’ampleur des dommages infligés à la nation congolaise durant le coup d’État escamoté par les FARDC le 19 mai 2024.
Les avocats de la partie civile ont insisté sur le choc psychologique enduré par la population, et les atteintes à l’intégrité des institutions nationales. Ils ont souligné la gravité des faits, avec notamment des victimes parmi les forces de l’ordre, ainsi que la destruction de biens publics au cours de cette attaque.
Selon l’avocat Tharcisse Matadi Wamba, cette affaire porte préjudice à l’image du pays à l’international en alimentant l’idée d’une instabilité politique. En revanche, les plaidoyers se sont appesantis sur la responsabilité de chacun des accusés dans ce complot avorté.
« Dans ce groupe de boutons, il y a des moutons à 5 pattes qui emportent l’entière responsabilité. Il s’agit du groupe de 5 prévenus étrangers, dont les Américains. Le deuxième groupe comprenant des recrus de Boma à Kasangulu doivent, certains complices doivent être distingués des auteurs proprement dits, car estimant avoir été mentis sur leur ralliement à une ONG ce, en dépit du fait qu’ils exultaient au Palais de la nation ce jour-là. Les troisième groupe issu de l’auberge Chez Momo et quatrième groupe comprenant des recrus de circonstance à Kinshasa. Vous allez creuser les méninges pour voir qui a fait quoi. Le cinquième groupe est celui de Wondo. Nous avons noté la personnalité de Wondo, un ex-militaire, bandé de diplômes, conférencier sur le complot et le coup d’État. Nous nous remettons à votre tribunal qui va creuser davantage », a-t-il déclaré.
Le bâtonnier Matadi Wamba a poursuivi, par ailleurs : « le préjudice subi par la RDC est énorme. Il est immense, car c’est le deuxième procès dans le mois après celui de Nangaa. C’est un coup qui vient des fils, enfants du pays, qui prennent les armes contre leur mère. C’est acquis qu’il y a une main étrangère derrière cela. Le préjudice, c’est que notre pays est présenté comme un État instable, où il n’y a pas de démocratie, que des abuseurs. Ce sont des arguments que des étrangers mettent dans leur tête. Le préjudice est d’abord moral. Sans compter que des assaillants ont tué et détruit les biens de la République. »
Prenant la parole, l’avocat Gabriel Lisamba, un autre membre du collectif des avocats de la partie civile RDC, a rassuré les juges que son collectif va leur introduire une liste complète des biens de la République qui ont été saccagé durant l’opération du 19 mai 2024.
“Effectivement le préjudice moral subi par l’État congolais est énorme. On a touché au sommet du pouvoir et ça ébranlé tant de congolais. Imaginez si cette aventure était réalisée. Ensuite, le préjudice est matériel. On a cassé, démoli et saccagé le bureau du chef de l’État. Nous vous amènerons la liste des biens saccagés. C’est ainsi que, nous disons que ce préjudice moral doit être évalué pour que la justice trouve son compte“, a-t-il soutenu.
Pour Me Hugues Matadi, la RDC est passée à côté du chaos la nuit du 18 au 19 mai 2024. Il a soutenu que la psychose qui a caractérisé chaque citoyen congolais le jour qui a suivi ce coup d’État avorté est assez éloquente pour demontrer le caractère obligatoire de la réparation.
“La RDC est passé à côté du chaos. Le préjudice qu’à subi le pays n’est pas à démontrer dès lors que la psychose créee démontre que cela doit être réparé. Votre tribunal s’est rendu à l’évidence que Malanga et sa bande ont mûri leur coup. Il est difficile d’évaluer le préjudice moral dans la mesure où on ne saurait pas recueillir le choc que chaque congolais a ressenti lors de cette attaque. Il y a eu saccage et destructions. Des faits qui ont été posés et ont porté préjudice à la République. Vous allez constater que les faits mis à leur charge ont un lien juridique avec les préjudices subis par la République“, a-t-il conclu.
Après les conclusions des parties civiles viennent le réquisitoire du ministère public et les plaidoiries des avocats de la Défense. C’est aprés cette étape que le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe va prendre l’affaire en délibéré pour rendre son verdict dans le délai légal.
Rappelons qu’au total 51 personnes sont poursuivies dans cette affaire pour les infractions suivantes : terrorisme, détention illégale d’armes et munitions de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme.
Elles sont accusées d’avoir tenté le coup d’Etat en République démocratique du Congo, la nuit du 18 au 19 mai 2024 au Palais de la Nation, siége de l’institution Président de la République. Ce, après avoir attaqué la résidence de Vital Kamerhe, alors ministre de l’Economie nationale.
ODN