Au terme d’une réunion tenue ce mercredi 4 septembre, le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature ( CSM) a fait un communiqué, pour réagir aux propos ténus par le vice-ministre de la Justice et garde des Sceaux qui a présenté les magistrats comme les responsables de la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala.
Dans ce communiqué lu par le Procureur général près la Cour Constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo Nkokesha, le CSM martèle que les magistrats ne sont pas responsables de cette tentative d’évasion.
“Contrairement aux déclarations faites lors des sorties médiatiques du vice-ministre de la justice, les magistrats ne sont pas responsables de la tentative d’évasion qui a eu lieu à la prison de Makala. Les déclarations du vice-ministre de la Justice sont de nature à exposer les magistrats à la vendicte populaire alors qu’il existe au sein des institutions publiques un cadre de concertation entre le Conseil Supérieur de la magistrature et le ministère de la Justice, lieu indiqué pour traiter de questions transversales relatives à l’administration de la justice “, a écrit le Bureau du CSM dans ce communiqué.
Cette réunion avait aussi porté sur la note circulaire signée par le vice-ministre de la Justice, le 2 septembre dernier, après la tentative d’évasion, qui interdit le transfèrement des détenus préventifs à la prison centrale de Makala et à la prison militaire de Ndolo.
Pour le Bureau du CSM, cette décision est illégale et est de nature à installer au sein de la société congolaise les règles de la vengeance privée et la loi du plus fort
“En effet, le suspect est toute personne soupçonnée d’avoir commis une infraction ou violé la loi pénale. Demander au magistrat de ne pas l’arrêter ni le transférer à la prison constitue une violation flagrante de la loi et surtout une autre manière d’installer, au sein de la société congolaise, les règles de la vengeance privée et la loi du plus fort“, martèle le communiqué.
Le CSM pense que la véritable solution au problème de la surpopulation à la prison centrale de Makala et à la prison militaire de Ndolo, c’est la construction de nouvelles prisons et maisons d’arrêt, ainsi que l’application stricte de la loi sur la détention ainsi quee celle sur le régime pénitentiaire.
Avant de clore son propos, le Bureau du CSM invite tous les magistrats de la RDC à poursuivre l’accomplissement des tâches de la profession dans le strict respect de la Constitution, des lois de la République, ainsi que des règles d’éthique et de déontologie.
Ci-dessous le communiqué